À partir de août, TOPOPHONIK s’est rendu au Parc de Beaulieu, pour s’arrêter devant la Buvette du Collectif Beaulieu pendant deux semaines et profiter du soleil (de la pluie), des sirops de la buvette.
TOPOPHONIK à Beaulieu, c’était l’occasion d’organiser des concerts avec les griots burkinabés de Anytié, le rebetiko de Ataxía, siroter des boissons fraîches pendant un après-midi frais en écoutant de la sélection de Rumba Congolaise de Petit Bizet (le disquaire du magasin Brazzaville Records aux Grottes) et se balancer aux rythmes des transes Gnawa!
Samedi 31 juillet
Si vous avez écouté la première interview du podcast TOPOPHONIK avec Jo Sangaré, vous vous souvenez peut-être qu’il nous parle d’un griot burkinabé qui vit à Genève et qui joue tellement bien que “vous allez en tomber par terre ». Il s’agit de Madou Goni, qui joue un luth n’goni qu’il a construit lui même, un instrument que seuls les griots sont autorisés à jouer. À ses côtés, le percussionniste d’exception Seydou Sanou ainsi que le balafoniste Aboubakar Konaté. Les trois forment l’ensemble Anityé, qui nous offre un spectacle très vivant de musique, de chants traditionnels du Burkina Faso.
À partir d’un répertoire basé sur l’art des griots mandingues, leur programme fait alterner des compositions propres et des rythmes et chants populaires de leur pays. Anityé reflète ainsi avec dynamisme l’esprit de fête qui anime les mariages, les baptêmes et tous les événements de la vie sociale du Burkina Faso.
Les griots sont une « caste » qui est présente dans les pays de l’ancien empire mandingue. Ils ont une tradition de famille de conteur et de musiciens et ils sont appelés pour jouer aux mariages, baptêmes, enterrements, etc. Leur rôle social est justement de raconter les histoires, ils sont une sorte de « bibliothèque vivante » (pour reprendre les mots de Jo) car ils connaissent l’histoire des gens et les racontent.
Nous avons donc inauguré la présence de TOPOPHONIK au Parc de Beaulieu avec un concert de Anityé.
Pour l’occasion, nous avons aussi interviewé Madou dans le PHONOMATON avant le concert :
Madou Goni, le « griot » de Anytié (qui signifie « merci beaucoup » en dioula) et joueur de luth n’goni, nous laisse un témoignage en parlant d’une des archives du Burkina Faso que nous lui avons présenté.
Il nous raconte son parcours et comment il est arrivé à Genève et nous parle du phonogramme Luth n’goni à résonnateur ; voix d’homme. Bamana Souma Sanogo. Bouaké, Côte d’Ivoire, 1978. Enregistrement: Bernard Mondet. Le joueur de n’goni, selon Madou, joue à l’ancienne, ne s’accorde pas et ça lui rappelle la musique de ses grand pères.
Pour la première journée, nous avons aussi eu la visite d’une équipe de rappeurs engagés qui ont partagé avec nous un peu de leur « flow » de paroles. Nous avons eu droit en particulier à des freestyles (improvisations chantées libre sur une base sonore typique du rap), de Ariel et de Simeflux, rappeur de la rive droite, représente! Enfin un peu de RAP genevois pris sur le vif!
Alhagie aka « Mouss » est aussi venu nous raconter ce qu’il aime dans sa vie quotidienne, qu’il veut devenir agriculteur et qu’il aime la musique de son pays, la Gambie, ainsi que le rap. Mouss va d’ailleurs nous accompagner pendant toutes les journées à la buvette de Beaulieu car il aime bien passer du temps au parc, au milieu des potagers et avec les gens de la buvette (il est timide mais aime bien parler aux gens).
Jeudi 5 août
Au programme de ce jeudi, le concert de Ataxía, un groupe hispano-grec, habitué de la scène genevoise, qui a amené à Beaulieu les sonorités du Rebetiko.
Si vous vous demandez ce que signifie « Rebetiko », écoutez le podcast « Paris, entre la Grèce et la Suisse », ou Paris raconte un peu de l’histoire de cette musique de révolte nées dans les bas fonds du port d’Athènes et parmi les communautés de Grecs chassés d’Anatolie au début du XX siècle.
Vendredi 6 août
Comme dans les autres quartiers, nous avons travaillé en collaboration avec la maison de quartier pour proposer aux enfants des petits ateliers découvertes des archives et de construction d’instruments. Aux grottes, la maison de quartier est aussi un peu itinérante et se déplace dans pleins d’endroit sur des roulettes, un peu comme TOPOPHONIK. Mais une des bases de pré-en-bulle est « la buissonnière » un espace de jeu et de rencontre juste derrière la buvette, ou les enfants du centre aéré sont passés tout l’été. Pendant un après-midi, nous avons fait avec les enfants du centre aéré des blind tests, construits des petites maracas, écrit des textes de chansons à chanter en direct dans le PHONOMATON, ou encore apprendre à jouer avec deux cuillers avec Sébastien!
Voici un extrait des enregistrements réalisés, si vous voulez tous les écouter, Cliquer ici:
tous les autres enregistrements réalisés avec Pré-en-Bulles sont retrouvables sur cette page
Mercredi 10 août
Mercredi, la buvette du parc Beaulieu a bougé au rythme de la rumba congolaise ! Merci a Petit Bizet de Brazzaville Records, magasin de disque des grottes spécialisé en Rumba Congolaise.
Venez découvrir son magasin/studio Rue de la Fauscille, juste derrière la gare !
Karl Mayala Bizet, le disquaire de Brazzaville Records aux Grottes (rue de la faucille 9) qui pose les disques, nous laisse aussi un témoignage dans le PHONOMATON!
Allez lui rendre visite dans son magasin – centre culturel au centre des Grottes!
Le luthier sauvage Krapitaine Cochet s’est aussi pris en phono dans le PHONOMATON
Il nous présente son arsenal d’instruments fait maison : un saxotuba, un ney, un baton de sky et pleins d’autres belles choses. Il explique aussi le fonctionnement de la technique pour jouer du Nay, un instrument à vent d’origine persane qui demande une technique « interdentale » (on doit caler l’embouchure de l’instrument entre les dents). Ils nous parle aussi de comment il a commencé à jouer du Nay et ensuite à construire ses propres instruments.
Jeudi 12 août
Vendredi 13 août
Marcel et le groupe de cor des Alpes passaient par là et nous ont laissé un souvenir sonore…
Samedi 14 août
Samedi, le dernier jour de TOPOPHONIK à la Buvette de Beaulieu, c’était la grande fête Gnawa avec Anouar Baouna et son groupe, qui ont ramené du couscous pour tout le monde!
Mais avant le concert, Pauline nous a laissé un précieux témoignages sur une chanson bretonne à la gloire de la sainte patronne des bretons : Sainte-Anne d’Auray.
le concert a été un grand succès, remplissant le parc Beaulieu de sonorité Gnawas! Pour les non initiés, la musique « gnawa » (ou gnaoua) est une musique beaucoup jouée au Maroc, en Tunisie et en Algérie, liée à une tradition musicale et mystique amenée par des descendants d’esclaves subsaharien qui se sont réunis en confréries musulmanes et mystiques. La musique gnawa est généralement très liée à la transe et les instruments principaux sont le guembri (un luth qui peut ressembler beaucoup au luth n’goni joué au Burkina Faso) et les krakeb (une sorte de castagnette en métal).
Descendant d’une famille Gnawa, Anouar Ait Baouna est un jeune musicien traditionnel perpétuant les traditions artistiques de ses ancêtres, tout en étant ancré dans un monde moderne et connecté.
Générosité, énergie, liberté, tous les ingrédients étaient réunis pour profiter d’un concert riche en émotions, qui a permit un voyage au cœur de la tradition Ganwa, ses chants de transe et thérapeutiques et ses énergies.
Anouar avait déjà réalisé un concert avec son ensemble Aikya en collaboration avec TOPOPHONIK à Carouge et Ali Boushaki, aux percussions, fait partie de l‘équipe de Intergalactic qui nous a accompagné à l’ABARC (Vernier).